Note d’intention :
Une tête d’homme surgit hors du sol, la face à fleur de terre, impassible…
Des souris forment une ronde autour de ce visage…
Elles pénètrent sous terre et déambulent dans le cerveau labyrinthe de l’homme…
Ces trois phrases illustrent les premières images qui me sont apparues lorsque, à la fin de l’hiver 2015, Guillaume Fanchon, l’auteur-compositeur de Bess, m’a parlé de sa chanson. Cette rencontre a provoqué un formidable défi créatif, l’envie formelle d’aller vers la technique de l’animation en stop motion, de travailler avec des matières telles que la terre, la boue, la rouille, de manipuler quinze actrices de tissus, et d’animer un visage - une vraie tête, celle de Guillaume. J’ai alors songé aux films surréalistes et poétiques de Jan Svankmajer qui m’avaient tant impressionné ainsi qu’aux univers insolites et terrifiants des Quay Brothers. Quand on illustre une chanson, la musique exprime déjà ses intentions, une structure, des rythmes et, donc, des émotions fortes. Je pense qu’il y a deux façons de procéder : soit le clip suit le sens de la chanson à la lettre en mettant en scène chanteur et musiciens singeant la musique ; soit le clip prend le contrepied du sens et propose une interprétation plus personnelle (au risque de se perdre). Pour ma part, le choix s’est porté sur une combinaison des deux processus. Le chanteur est mis en scène mais ne chante pas, ne s’agite pas ; les souris sont les actrices qui telles des danseuses rythment l’espace ; le texte est visible et devient acteur dynamique de la scène ; fixité contre mouvement, passages entre l’intérieur et l’extérieur, ce qui est dessus et dessous, des paliers à passer pour lier les inséparables fond et forme. La fin a été sujette à discussions, je voulais terminer sur le plan des souris dévorant littéralement l’image et finir sur un plan vide blanc. Guillaume a suggéré que la dernière séquence le montre assis de face et les souris courant sur l’autre chaise. L’idée m’a séduit et j’aimais le lien avec l’artwork de l’album (La pochette 1 montre le chanteur assis de dos une chaise vide à ses côtés au milieu d’un champ d’herbe en pleine nature). J’ai donc réécrit la fin pour ponctuer et justifier le passage des paliers de l’onirisme surréaliste vers le réalisme poétique. De la première rencontre avec Guillaume jusqu’à la dernière retouche au montage, trois mois s’étaient écoulés. Le luxe fut d’avoir ce temps là et surtout la confiance absolue de tous les protagonistes du clip. Merci à eux.
Franck Guillem.
Album "Everybody wants to have a good life" disponible: https://itunes.apple.com/fr/album/eve...
-bESS- "A mouse in my head" music video (stop-motion)
Film director: Franck Guillem
Contact: http://www.facebook.com/bess.pop
contact@bess.fr
Une tête d’homme surgit hors du sol, la face à fleur de terre, impassible…
Des souris forment une ronde autour de ce visage…
Elles pénètrent sous terre et déambulent dans le cerveau labyrinthe de l’homme…
Ces trois phrases illustrent les premières images qui me sont apparues lorsque, à la fin de l’hiver 2015, Guillaume Fanchon, l’auteur-compositeur de Bess, m’a parlé de sa chanson. Cette rencontre a provoqué un formidable défi créatif, l’envie formelle d’aller vers la technique de l’animation en stop motion, de travailler avec des matières telles que la terre, la boue, la rouille, de manipuler quinze actrices de tissus, et d’animer un visage - une vraie tête, celle de Guillaume. J’ai alors songé aux films surréalistes et poétiques de Jan Svankmajer qui m’avaient tant impressionné ainsi qu’aux univers insolites et terrifiants des Quay Brothers. Quand on illustre une chanson, la musique exprime déjà ses intentions, une structure, des rythmes et, donc, des émotions fortes. Je pense qu’il y a deux façons de procéder : soit le clip suit le sens de la chanson à la lettre en mettant en scène chanteur et musiciens singeant la musique ; soit le clip prend le contrepied du sens et propose une interprétation plus personnelle (au risque de se perdre). Pour ma part, le choix s’est porté sur une combinaison des deux processus. Le chanteur est mis en scène mais ne chante pas, ne s’agite pas ; les souris sont les actrices qui telles des danseuses rythment l’espace ; le texte est visible et devient acteur dynamique de la scène ; fixité contre mouvement, passages entre l’intérieur et l’extérieur, ce qui est dessus et dessous, des paliers à passer pour lier les inséparables fond et forme. La fin a été sujette à discussions, je voulais terminer sur le plan des souris dévorant littéralement l’image et finir sur un plan vide blanc. Guillaume a suggéré que la dernière séquence le montre assis de face et les souris courant sur l’autre chaise. L’idée m’a séduit et j’aimais le lien avec l’artwork de l’album (La pochette 1 montre le chanteur assis de dos une chaise vide à ses côtés au milieu d’un champ d’herbe en pleine nature). J’ai donc réécrit la fin pour ponctuer et justifier le passage des paliers de l’onirisme surréaliste vers le réalisme poétique. De la première rencontre avec Guillaume jusqu’à la dernière retouche au montage, trois mois s’étaient écoulés. Le luxe fut d’avoir ce temps là et surtout la confiance absolue de tous les protagonistes du clip. Merci à eux.
Franck Guillem.
Album "Everybody wants to have a good life" disponible: https://itunes.apple.com/fr/album/eve...
-bESS- "A mouse in my head" music video (stop-motion)
Film director: Franck Guillem
Contact: http://www.facebook.com/bess.pop
contact@bess.fr
